Comment choisir mon isolation : Les isolants standard

Petit résumé des points forts et des points faibles des isolants standard disponibles sur le marché pour effectuer la rénovation énergétique de votre maison.

Quels sont les critères à retenir pour bien choisir son isolation extérieure ?

La pose d'une isolation extérieure touche trois critères fondamentaux : le premier sera sans contestation possible son efficacité et son incidence sur les économies d'énergie réalisées. A noter que le critère "confort" n'est pas mis en avant puisqu'il n'est pas quantifiable contrairement aux économies d’électricité ou combustibles.Le second , son efficience dans le temps. Un minimum de 10 ans est une absolue nécessité au regard de l'investissement. Le dernier est le critère esthétique global. Même si ce critère n'est pas, lui non plus, quantifiable, c'est souvent un élément essentiel dans le choix de cette opération et vous privilégierez souvent l'épaisseur la plus minimale possible rapportée sur les murs. Pour vous guider dans ce choix, voici quelques lumières qui vous apporteront un maximum de conseils et vous aideront dans le choix judicieux de votre isolant.

LA LAINE DE VERRE :

C'est souvent le produit qui est préconisé, par facilité, mais qui n'est pas toujours le meilleur choix pour une ITE. On la rencontre le plus souvent en isolant des murs intérieurs ou dans les combles. En effet la laine de verre à un réel problème avec l'humidité. C'est pour cela qu'elle doit être protégée par un pare pluie rapporté. Le coût de pose s'en trouve donc alourdi. Son second handicap c'est de se tasser avec le temps. Son pouvoir isolant diminue sensiblement dès que la laine s'humidifie et se tasse. Ce n'est donc pas le matériau idéal dans le temps.

La fabrication de la laine de verre ne nécessite que du verre écrasé, du sable et du feldspath entre autre. Ces produits sont ensuite broyés et fondus puis le mélange obtenu est passé en soufflerie pour constituer des pailles qui vont s'agglomérer de manière anarchique. Le très gros avantage de cette laine de verre c'est de très bien résister au feu (environ 6 heures ). C'est donc un atout majeur pour éviter la propagation d'un incendie dans un immeuble de plusieurs étages par exemple.

La fabrication de la laine de verre demande une énorme quantité d'énergie ce qui contribue à ne pas considérer son bilan carbone comme excellent et de bonne facture écologique.

LA LAINE DE ROCHE :

Fabriquée à base de matériaux naturels tels que du basalte (roche volcanique noire ) et de" laitier" produit dans les hauts fourneaux (mélange composé essentiellement de silicates,d'aluminates et de chaux). Pour obtenir l'état liquide des différents matériaux entrant dans la composition de la laine de roche, la température devra atteindre environ un seuil de 1460 degrés. Ensuite le mélange obtenu sera centrifugé, soufflé et extrudé. On obtient ainsi, comme avec la laine de verre, des fibres. Ces fibres vont être enduites d'urée formol et d'huile d'imprégnation, ce qui va la rendre hydrophobe. L'urée formol est un des composants des colles à bois par exemple. Toutefois, et malgré ce traitement, il est impératif de mettre un pare pluie continue. La laine de roche subie, elle aussi, l'effet de tassement dans le temps et comme sa cousine la laine de verre, celui-ci, contribue à diminuer considérablement son pouvoir isolant. La laine de roche fait partie des isolants champions de "l'anti-propagation" du feu. On voit beaucoup de laine de roche posée en double peau sur les bâtiments de stockage et de bureau. La laine de roche est en particulier la championne de l'isolation des combles par soufflage. Son gros avantage ( les flocons de laine de roche )dans ce cas c'est par leur forme de s'imbriquer les uns dans les autres et de constituer une couverture parfaitement efficace et durable.

La fabrication de la laine de roche fait partie des matériaux énergivores pour leur fabrication et une fois de plus on ne pourra pas trouver un avantage positif pour son bilan carbone, ce qui, n'est pas très glorieux pour un matériau censé faire réaliser des économies d'énergie.

LA MOUSSE RÉSOLIQUE OU PHÉNOLIQUE :

La production de la mousse résolique se réalise avec du phénol et des formaldéhydes ainsi que différents acides. Ce mélange servait autrefois à fabriquer de la bakélite. C'est donc un produit de synthèse issue de la pétrochimie. L’intérêt de la mousse résolique, contrairement à certaines autres mousses,n’émet pas de CFC et de HCFC lors de son élaboration. C'est donc une bonne chose pour notre atmosphère. Certains fabricant recouvre leur mousse avec un film, souvent "aluminisé", qui évite un pare pluie. La pose de la mousse résolique est donc plus simple et plus rapide et sa fixation, malgré une rigueur absolue au niveau des jointoiement, est relativement aisé avec une bonne habitude de cette pratique. Sa résistance à l'écrasement fait partie de ses avantages très intéressants. Autre intérêt c'est "sa faible épaisseur" pour un produit qui se compare au polystyrène expansé. 9 centimètres d'épaisseur suffiront quand il faudra 14 cm en polystyrène expansé. les meilleurs fabricants pour ce produit arrivent à un coefficient supérieur à 3.7m².k/w. C'est un très gros avantage pour l'épaisseur finale lors d'une application sur un mur extérieur puisque l'épaisseur totale excédera rarement 12.5 cm bardage compris. Le temps de pose et par conséquent le coût au m² sera plus compétitif. Toutefois, c'est un produit dont le prix d'achat est relativement élevé et l'année 2017 a vu une flambée de son prix.

LES ISOLANTS RÉFLECTEURS MULTICOUCHES :

Issue de technologies nouvelles et novatrices,les isolants multicouches,pour la plupart, ne sont que des compléments d'isolation. Pour être efficace et performants ces isolants doivent être posés parfaitement. Ceux-ci ne supportent pas les imperfections et la médiocrité d'application. Beaucoup d'isolants multicouches vendus en supermarché du bricolage affichent des coefficients R (coefficient de résistivité) fantaisistes et irréalistes qui n'ont jamais été certifiés. Le crédit d’impôts CITE ( (crédit d’impôts transition énergétique) et les certificats d’économie d’énergie (CEE) ne sont donc pas compatibles avec ces produits.

Depuis le début de l’année, une nouvelle catégorie de produits, "cousin " du multicouche a fait son apparition dans le réseau professionnel: L'ISOLANT ALVÉOLAIRE RÉFLECTEUR.En effet une entreprise fabricante et Française a mis sur le marche un nouveau produit appelé Triso Bardage® teste et valide au coefficient R = 3.8 m².k/w.C'est une technologie encore différente du multicouches et ce produit a été breveté sous la référence TRIPLEX®. C'est une technologie alvéolaire mise au point pour améliorer les performances des isolants souples. Celle-ci permet ,grâce à des fibres de ouates spécifique et des films de très basse émissivité , d'exploiter la performance thermique d'un isolant naturel et très efficace : l'air. Ce produit va, dans les années à venir, prendre des parts de marche du fait d'une épaisseur moindre par rapport aux isolants standard actuels. De plus le Triso Bardage® est livré avec un pare pluie déjà apposé sur l'isolant, ce qui diminue son temps de pose. Pour être certain d'obtenir une efficacité maximale , il est très fortement conseille de faire appel a un professionnel habitue a son application. Cerise sur le gâteau, c'est un produit innovant Français et sa fabrication est réalisée à base de films et de mousses entièrement mis en oeuvre dans le sud de la France et recyclable à 100%.

LE POLYSTYRÈNE EXPANSÉ :

Ce produit se fabrique en plaque d’épaisseur variable allant de 20 a 200 mm . Son élaboration est à base de bille de monomère styrène, de pentane et de vapeur d'eau. On emprisonne en même temps des bulles de gaz qui participent à son pouvoir isolant. Il peut être coloris blanc ou gris fonce ( c'est a dire graphité ). Il est plus adapte pour les enduiseurs,en extérieur ou bien collé sur une plaque de plâtre pour les artisans plaquistes en pose intérieure. Le principal inconvénient de ce matériaux , c'est son épaisseur. Pour obtenir un même coefficient R que sa cousine germaine la mousse résolique , il faut pratiquement doubler son épaisseur. De plus sa résistance aux chocs, du fait de son élasticité, n'est pas excellente. Par contre son avantage premier, c'est de ne pas nécessiter la pose d'un pare pluie. C'est donc un gain de temps qui se traduit par un coût inférieur de pose par rapport aux laines de verre et laine minérales. Couplé à un coup d'achat très abordable, c'est l' isolant le moins cher du marché. Toutefois son segment de marche ne se situe pratiquement que dans la construction neuve.

CONCLUSION

Les isolants tels que la laine de verre et la laine de roche sont des produits qui ont été adaptés à l'isolation extérieure alors que leur utilité première est avant tout une bonne efficacité en pose intérieure. On les conseillera plus en ce sens. Les isolants tels que la mousse résolique, les isolants alvéolaire réflecteur et le polystyrène expansé sont plus adaptés et efficace en pose extérieure. Ils ne craignent pas l'humidité en particulier. Leur durée de vie sera largement supérieure. Attention toutefois à la mousse résolique qui perd un peu de son pouvoir isolant avec le temps en laissant échapper les molécules d'air emprisonnées lors de sa fabrication. Attention : l'isolation est trop importante sur une maison pour mettre un produit dont on n'est pas certain de son efficacité 10 ans après sa pose. Les nouvelles technologies ont un avantage certain par rapport à ses concurrentes par leur faible épaisseur et leur tenue dans le temps. Certaines ont une efficacité jusqu’à 55 ans. Qui dit mieux!!s

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