L’isolation biosourcée en fibre de bois, c'est quoi ?

Depuis quelques mois, les isolants biosourcés qui étaient largement en queue de peloton reviennent en première ligne. Pourquoi ?

Nous avons tous été sensibilisés par les épisodes caniculaires de cette année bien sûr qui ont été particulièrement pénibles et difficiles à passer, mais aussi par l'accroissement régulier de la température des 2 dernières années écoulées (2020 et 2021). Ces épisodes de chaleur intense, qui deviennent de plus en plus fréquents et habituels, nous ont fait réaliser qu'une partie des isolants issus de l'industrie de transformation et de l'industrie pétrolière (!) ne sont pas adaptés pour se protéger de la chaleur de l'été. En effet, poser une isolation extérieure en 2022 doit avoir, entres autres choses, 3 arguments très importants pour réussir son projet en corrélation avec la vie de demain :

• être un bon isolant d'hiver
• être un excellent isolant d'été (avoir un bon déphasage)
• être biosourcé pour éviter de continuer à piller la planète

Un bon isolant d'hiver

L'état, et les normes européennes, en ont fixé les contours puisqu'il doit avoir un coefficient R >= λ 3.7 m².K/W. C'est le seul coefficient tangible, mesurable (et mesuré!) aujourd'hui lors des contrôles (RGE, CEE, Ma Prime Renov, etc...). Le RGE, les CEE, Ma Prime Renov' ne vérifient et ne mettent en avant pour le moment qu'une seule mesure, à savoir le coefficient d'hiver, qui permet de faire baisser le coût de chauffage du logement. Toutefois, on oublie que ce que l'on aura économisé en hiver sera éventuellement perdu en été en mettant en fonction les climatiseurs, très gourmands en énergie et qui vont à l'encontre même des principes du climat.

Un excellent isolant d'été

Tous les spécialistes de la médecine s'accordent à dire que dans une chambre avec une température supérieure à 20°C n'est pas bon pour le corps humain. Peu de Français arrivent à dormir normalement au-delà ces températures. Les temps de sommeil fondent à la chaleur excessive. La journée de travail, et même les nuits de vacances peuvent devenir pénibles rapidement. Cette caractéristique n'est pas définie aujourd'hui, par les règles de bonne isolation, dans les règles gouvernementales.

Bien isoler par l'extérieur, c'est se préoccuper des économies d'énergie immédiates (et par les temps qui courent, c'est d'une urgence absolue) et faire d'une pierre deux coups en traitant en même temps le confort d'été dans la maison. Certains isolants comme la laine de verre, les polystyrènes, et autres... n'ont pas de bonnes caractéristiques en été. En effet, ce sont des isolants qui ont un déphasage thermique très faible. En été, le soleil se lève très tôt et se couche tard. Dans une période estivale, le soleil commence à chauffer durement les murs vers 10 h. Si vous isolez ce mur avec de la laine de verre, du polystyrène expansé, leur déphasage thermique n'est que de 4h. Vous commencerez à sentir les effets de la chaleur vers 14 h. Si vous isolez ce même mur avec une mousse de polyuréthane, vous gagnerez 2 h de sursis, c'est-à-dire que le chaleur pénètrera votre mur intérieur vers 16h.

Toujours sur ce même mur, si vous l'isolez avec des panneaux de fibre de bois, le déphasage de 14 heures de ce matériau vous protègera jusqu’à minuit. C’est à dire que votre maison restera confortable l’été tout le temps de la canicule et vous protègera de la même manière de la rigueur de l’hiver. Le budget que vous aurez consacré à l’isolation extérieure de votre maison sera alors largement mieux optimisé qu’avec un autre isolant.

Un isolant biosourcé

La COP27 a abordé le sujet en demandant aux acteurs de privilégier plutôt les isolants biosourcés. La France envisage au travers de Ma Prime Renov' d'arrêter ou de diminuer les aides pour les isolants obtenus par la chimie (polystyrène, polyuréthane, etc...) au profit des isolants biosourcés tels que la fibre de bois, la laine de lin, la laine de chanvre, la laine de coton...

Lorsque l’on a fait le choix d’un isolant avec un déphasage thermique vous apportant le confort dans votre maison, on ne peut que se réjouir d’avoir ce même isolant biosourcé. La fabrication de l’isolant en fibre de bois s’obtient par la récupération des déchets de bois, sans aucun traitement et majoritairement sans ajout d’eau.

Par pression et procédé mécanique, on obtient des panneaux dont les fibres sont collées entre elles par la lignine (colle naturelle contenue dans le bois). Nous sommes donc en présence d’un matériau écologique, avec une empreinte carbone très faible, une faible empreinte énergétique et donc un impact environnemental limité.

Conclusion

L’isolant biosourcé est donc l’isolant de l’avenir. Il fait du trois-en-un en réunissant le confort d’hiver (réduction de la consommation, et augmentation de la température ressentie dans votre maison), le confort d’été (la chaleur ne passe que beaucoup plus tard, ce qui laisse le temps à la nuit d’arriver et donc aux fenêtres de ventiler votre maison) et il est écologique (peu de consommations, pour le produire, ré-emploi de divers matériaux).

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